Je suis le sable qui crisse sous vos pas par Xavier Galaup (Vase communicant, août 2012)

Je suis le sable qui crisse sous vos pas

Je suis le vent qui disperse vos peurs

Je suis l’eau qui n’étanche pas vos rêves

Je suis la terre qui vous aime malgré vous

Je suis le feu qui attise le désir d’ailleurs.

Ce n’est pas le bout du monde et pourtant je le ressens ainsi, je n’ai cessé de marcher tout au long de ma vie, j’ai cherché longtemps cette impression de finitude, cette épiphanie du regard qui embrasse non la perfection mais la joie simple d’être compris par le paysage, et là, le croisement de ces lignes et de ces courbes sous un ciel pur, je me sens à la fin du voyage, je contemple longuement les traces sur la colline, je me souviens de mes textes sur la nature, ces tentatives maladroites de rendre hommage à mes origines, je traçais le sillon des mots pour tenter de comprendre ma vie et mon rapport à la nature, je demeurais insatisfait, comme extérieur au monde que je prétendais décrire, alors je me suis mis à marcher, j’ai fui, j’ai pris des chemins de traverses et je n’ai plus écrit jusqu’à l’an dernier où, soudain, les phrases ont surgi à nouveau, envahissantes et impérieuses, alors j’ai cédé et j’ai écrit et j’ai marché encore et encore pour conjurer cette malédiction, cherchant éperdument quelque chose sans savoir quoi, et me voici face à ces champs qui en disent bien plus que mes mots… cette beauté sous mes yeux canalise toutes mes folies inutiles pour laisser juste l’écriture, ce désir absurde d’écrire les petits riens qui font notre passage sur Terre.

Xavier Galaup.

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Plaisir d’accueillir le souffle et la marche haletante de Xavier Galaup sur mes flâneries. Nous nous connaissons depuis un moment déjà au sein de projets communs et « hybrides » dans notre belle profession commune de bibliothécaire. Et c’est donc joie, Xavier, de te recevoir dans un autre cadre, selon le principe que : « Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. » 

Quant à lui, il me reçoit sur son île aux images, Tikopia pour un texte que j’espère jubilatoire malgré son titre : Nous avons trop pleuré… Bienvenue Xavier… Franck

Cette belle expérience de partage d’écritures et d’espaces se poursuit ce mois-ci sur les blogs listés ici.

 Bonnes lectures…

Silence

Une réflexion sur “Je suis le sable qui crisse sous vos pas par Xavier Galaup (Vase communicant, août 2012)

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