Ce qui est invisible, n’existe pas.

Le jardin est toujours en mouvement. Lieu sauvage, lieu de la désobéissance. Ce qui est invisible, n’existe pas. C’est la loi de l’époque. Une prédominance de l’œil. Prédominance négative, bourrée d’illusions d’optique. Il faudrait voir, pourtant. Le jujubier de deux mètres de haut, visible, plonge ses racines sous le sol à soixante mètres de profondeurs, invisibles, créant un entrelacs de rhizomes à la recherche de molécules d’eau. L’arbre nous aide à respirer et construit le sol sur lequel nous marchons. Plutôt roulons. De plus en plus, nous roulons. De plus en plus de voitures pour… Pour faire quoi, au juste ? Déforestations massives. Construisons inéluctablement nos cercueils. Ne marchons plus dans la forêt. Oublions les odeurs d’humus et de sous-bois, les couleurs des feuillages et ces lumières tamisées qui calment nos gesticulations quotidiennes. « Nous les humains, comme tous les animaux mobiles, dominons l’espace. Les arbres, eux, dominent le temps ; certains vivent des milliers d’années, ils sont potentiellement immortels. L’arbre n’étant pas un individu, il est divisible. Si l’on nous coupe en deux moitiés égales, c’est évidemment la mort, mais l’arbre, coupez-le en deux, cela fera deux arbres. Coupez-le en mille, vous pourrez obtenir mille arbres, tous parfaitement viables. En Asie, beaucoup de temples bouddhistes possèdent un figuier qui provient d’une bouture du figuier sous lequel Bouddha atteignit l’illumination. Cela ne veut pas dire que les arbres ne meurent pas, mais que leur mort est toujours due à des agressions extérieures, les hommes, le feu, les pathogènes, le gel, la pollution. Les arbres ignorent la sénescence, alors que la durée de notre vie animale, humaine, même dans des conditions optimales, reste limitée par notre programme de vieillissement. » Voir, enfin. Un programme… Planter des arbres… Souvenons-nous de la leçon de Giono.

Silence

Faire signe: journal quotidien jubilatoire en 200 mots ou quelques… : 21

 

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