Le bruit de fond du monde

Tu écoutes le bruit de fond du monde. Parfois, tu es attentif à ses sons.

Aujourd’hui, ron-ron continu du ventilateur, pesanteur du tram qui appuie ses roues métalliques sur des rails d’acier, cloches qui annoncent quelque chose, un office ? Tu ne sais pas, cela n’a aucune importance. Demain, bruits de feuilles, chants d’oiseaux et le chant d’un coucou à la fin du jour.

Le bruit de fond du monde t’apaise. Tu as la chance d’être dans un coin du monde où il n’est pas source de peurs.

Premier mercredi du mois, sonnerie dans toute la ville. Tu sais que c’est un test, non une vraie alerte. Tu ne sais pas ce qu’il faudrait faire si cette alerte sonnait un autre jour de semaine ou le deuxième mercredi. Il serait sans doute trop tard.

Tu es sensible à de petits détails qui ne font sens que pour toi. Tu les gardes pour toi. Tu n’es plus dans la course à l’apparence. Tu regardes les cartes postales de Prévert sur ton bureau avec son regard désespéré – lucide ? – le seul qui vaille ? Cela n’empêche pas le rire un peu plus tard.

Ce qui n’est pas écrit. Entre les lignes, parfois.

Ce qui n’est pas écrit. Pas encore, d’autres fois.

Ce qui n’est pas écrit. Que l’on tait, que l’on ne dit pas.

Ce qui court dans nos têtes.

Les phrases s’enchevêtrent. Et bafouillent comme un cheveu sur la langue. Ou c’est toi qui bafouille. Il n’y a aucun son qui sort de toi. S’emmêlent les histoires possibles, les anecdotes, celles que l’on imagine, qui pourraient être arrivées… qui pourraient faire mythe.

Tu songes aux bruits de fond du monde.

Ici, le bruit de fond du monde t’apaise.

La vie est brève… le vent se lève,

Me sens comme fétu de paille…

Silence / Manuscrit sans titre #4

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