Erre, et tics #1/365 U nique la vie…

Douleur exquise de Sophie Calle

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U nique la vie est écrit en lettres rouges sur un mur de la ville blanche. La campagne n’est plus qu’une image. Une divagation édénique. Pendant ce temps, la foule empressée balance ses hanches dans des rues piétonnes empaquetées : jamais rassasiée. A cela, nous pouvons ajouter que les enseignes marchandes – enguirlandées – clignent autant que les yeux de ces badauds, badaudes, éperdus d’empathie. Eux, sans ailes, n’ont plus que leurs yeux pour toucher. Voler un instant leur est suffisant pour rêver à tous  ces objets inutiles qui les empêchent de penser et de s’émanciper : de dire merdre et d’ouvrir des livres. Montagnes de biens inutiles pour, nous dit la pub : respirer, voir, sentir, gouter. Honte aux communicants, ces barbares. Leur coolitude m’emmerdre. Terre à terre sont tous ces messages poubellicitaires destinés à nous faire taire. Toi, tu erres dans la ville et imagines que tu serais mieux à la campagne. A décroire, à décroître. Mais ce n’est que le songe d’une situation qui ne te conviendrait pas car tu ne sais plus rien de la nature et des derniers sauvages qui y habitent. Savoirs qui s’émoussent. Deux savons pour le prix d’un. L’Hun en toi, rumines. l’autre, rurbain, au mieux, pour rien. Aimant des petits riens. Tu stagnes, tu stages, patauges, potages en poudre ta pensée, emplie de ce tu qui te tue. Tu n’as plus le temps de faire des phrases complètes et repues… You-nique la vie… sur le tube.

Silence

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