
.
.
« Le mot IDENTITÉ vient, en fin de compte, de l’adverbe latin identitem, qui signifie « répétitivement ». Le latin a exactement le même rythme que le français, ba-BAM-ba-BAM, un simple ïambe, répété ; et identitem n’est en fait rien de plus qu’une duplication du mot idem, « le même » : idem (et) idem. Même (et) même. Le même, répété. C’est un mot qui fait exactement ce qu’il veut dire.
Il semble curieux, à première vue, qu’un mot que nous associons à ce qui est distinct et individualisé, à ce qui, en chacun, est irréductiblement singulier, puisse dériver d’un mot qui ne dénote qu’une répétition mécanique (et en a même la sonorité). Mais, si vous y réfléchissez un peu, l’étymologie du mot « identité » n’est pas dépourvue de sens. L’une des manières au moins de déterminer ce qu’est une chose est de voir si, après tout, elle reste toujours elle-même et rien d’autre, indéfiniment. C’est sans doute aussi ce qui se passe avec les gens : on est, répétitivement et indéfiniment, soi, et non quelqu’un d’autre.
Dans le registre étymologique, tout au moins, l’identité sonne comme quelque chose de rassurant. »
in L »étreinte fugitive (1999) / Daniel Mendelsohn. – Flammarion, 2009.
.
J’aime ton singulier. J’aime ce même.
Silence
(Facettes de celui qui se cache, 5)