Observer les oiseaux (Une carte postale de Tel Aviv de Sabine Huynh) – Vendredi 12 juillet 2013

observer les oiseaux de Sabine Huynh

Deux cartes de toi sont arrivées dernièrement. Elles m’ont ravie. Tu m’y demandais si je connaissais L’homme qui marche de Jiro Taniguchi. Ma réponse est non, mais je suis sûre qu’il me plairait de lire cette BD et de la faire connaître à ma fille, comme tu le suggérais. L’un de mes frères, très féru de manga japonais, la connaît peut-être. Quand ma fille a vu la photo de la chouette que tu lui avais envoyée, elle a penché la tête, a réfléchi quelques secondes, et s’est écriée : « TIC TAC ! ». Sa chambre abrite un hibou rose et noir qui nous donne l’heure.

Tu as parlé d’observer les oiseaux dans la ville de S., tu sais que je l’ai fait ici ? Pour écrire un recueil de poèmes qui paraîtra en octobre. Ma fille aime aussi les regarder, le matin à sept heures, quand elle prend son biberon sous les nuages, dans mes bras. Elle en reconnaît certains, comme les pigeons, les corbeaux, les matins-pêcheurs et les toucans, qu’elle appelle par leurs noms (en hébreu et en français). Pigeon : yona. Corbeau : orève. Martin-pêcheur : shaldague. Toucan : touki. Il n’y a que les colibris qu’elle appelle « oiseau katane katane » (« petit petit »), parce que le terme en hébreu est trop compliqué pour elle (yonèke ha-dvache : « qui tète le miel »).

Elle sait que le soir ils partent dormir dans les arbres. S’ils lui manquent, elle court chercher son livre A Photographic Guide to Birds of Israel and the Middle East. Je crois qu’à Tel Aviv il y a un million et demi d’habitants et autant d’arbres, et autant d’oiseaux.

Sabine

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