Des gros insectes viennent d’arriver sur l’esplanade. Repèrent des passants assis sur les marches, tous avec un téléphone portable dans la main, connectés en permanence. S’apprêtent à se saisir d’eux… Ce qui existe. Ce qui n’existe pas. Fuir ou rêver le réel. Elle écrit : « les réseaux sociaux nous morcellent. » Et les flux de toutes sortes également. Peuvent détruire l’attention, à soi et aux autres. Il faut de la modération. Mais est-ce possible ? La vitesse est comme un cœur qui bat trop vite, et dans cette chute libre, plus aucun parachute ne pourra vous stopper. Vous êtes pantin, désarticulé, fétu de paille. Les grandes grues métalliques viennent vous saisir. Vous ne vous appartenez plus. Votre libre arbitre n’est plus qu’un lointain souvenir. Réduire sa présence vers une disparition programmée des réseaux et des flux semble la seule option valable. Au-delà de cette limite, votre billet n’est plus valable… Il s’agit de reconquérir le temps que l’on prend à faire les choses, surtout, le temps que l’on consacre aux êtres chers, à nos proches. Cet ensemble d’interactions, subies, annihilent toutes caresses.
Silence
Faire signe (saison 2) : journal quotidien jubilatoire en 200 mots ou quelques… : 155
Au temps où n’existaient pas « le rêt-sot-social » :
Une création véritable suppose une adhésion totale à ce qu’on fait. Comme aux grandes époques de la création esthétique, elle implique une certaine surdité aux messages venus d’ailleurs.
En nous mettant passionnément à l’écoute du monde et de l’histoire, nous risquons de perdre la vertu créatrice et de devenir surtout des consommateurs.
Claude Lévi-Strauss
Insectes soient-ils : belle image !