« Souffrir est une chose ; vivre avec les photographies de la souffrance en est une autre, et cela ne renforce pas nécessairement la conscience ni la capacité de compassion. »
Il faut aussi de la mémoire. Mais cela n’est pas encore suffisant : rester en éveil. Et toujours s’étonner qu’une image pornographique choque plus que cette photographie de l’entrée du camp d’Auschwitz-Birkenau.
Silence.
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Oui, toujours s’étonner… Mais ici l’image ne se suffit pas à elle-même, il y faut une mémoire, des récits, des traces, sans quoi on n’y voit un banal chemin de fer, un bâtiment de briques, une évocation vague peut-être d’un péril ancien… L’image pornographique se suffit à elle-même, c’est sa force et sa misère.
Julien Boutonnier