« On ne va pas demander aux autres de nous rendre heureux » dit la vieille dame fardée à une toute aussi vieille, embagousée à outrance… Et ainsi file la vie : en rancunes, rancœurs et autres bobos existentiels au paradis des retraités, enfin, de certains, perdus. Vis dans une région où l’extrême est devenu la norme, le commun… Dans ce bord de Méditerranée où la douceur de vivre prend tout son sens, on a malheureusement brûlé tous les livres d’histoire et tiré un trait égalisateur sur toute idée, pour qu’aucune ne dépasse : un jeune homme tout jeune bourré de haines, déjà, veut devenir député – il en sortirait du lait si on appuyait sur son nez dirait ma grand-mère. Et des gens, pour voter pour lui. On joue avec le feu. Celui dont parlait l’auteur décédé récemment : Ray Bradbury qui a écrit le plus beau livre sur le nécessaire partage de la connaissance, la recherche éternelle du bonheur et la dure liberté qui en résulte. L’époque hait, relativiste… Oublie que c’est évidemment à chacun de prendre son bonheur par la main – la vieille dame a en partie raison – mais c’est pour mieux la tendre, cette main amie, inventer une rage de vie. Devenir modeste – nietzschéen enfin – mais vivre. Marcher toujours. Tous ces mots (idées ?) font désormais rire, et c’est un rire moqueur, haineux, triste qui vous transforme rapidement en caricature aimant soit le côté jardin, soit le côté cour… alors que le plus souvent, ce ne sont que les chemins de traverse – inattendus, improbables – qui correspondent le mieux à vos pérégrinations… Restons gueux… Devenons : je. Citoyens. Ne vendons pas nos âmes, nos peaux, notre immatériel ou notre charnel à tous ces faucheurs de vie…
Silence
Flânerie Quotidienne 
2 réflexions sur “Devenir modeste mais vivre… marcher toujours…”